Ca chauffe pour nos matricules ...

Il semblerait que le début des entrainements à l’extérieur la semaine passée ne soit pas passée inaperçue … Je vous laisse découvrir le courrier que j’ai réceptionné aujourd’hui : « Madame la Présidente, Vous n’êtes sans doute pas sans ignorer que ma nombreuse famille et votre association se partagent la jouissance du terrain qui jouxte votre salle d’entrainement. En effet, vous occupez occasionnellement le sol de ce vaste carré d’herbe, alors que mes congénères et moi-même occupons en permanence le sous-sol, où nous avons établi nos résidences principales depuis 17 générations. Cette cohabitation, qui nous est imposée par la municipalité, ne pose en général pas de souci, quand les membres de votre association s’abstiennent d’être présents, comme tout au long de la saison hivernale : j’ai alors la chance de profiter avec les miens d’une relative tranquillité, que nous apprécions tout particulièrement, même si elle est parfois rompue par quelques « originaux » de votre groupe, qui trouvent intelligent de braver les frimas pour venir tirer quelques flèches à l’extérieur. Néanmoins, j’ai le grand déplaisir de constater que cette année encore, vous décidez unilatéralement de rompre la trêve, et de venir vous agiter au dessus de nos têtes, comme j’ai pu moi-même le constater vendredi dernier, où j’ai pu vous apercevoir en personne, suivie par la suite d’une horde de vos gamins pour le moins agités. Je passe sur le vacarme et les multiples dégâts provoqués par vos « échauffements » : nous ne comptons plus les lustres qui tombent, les tableaux qui se décrochent, et les plafonds qui se fissurent dans nos terriers et nos galeries. Par contre, il nous est totalement insupportable de constater que cette année encore, vos collègues archers, jeunes et moins jeunes, manquent régulièrement leurs cibles : ce qui pour vous n’est qu’une flèche qui se fiche en terre est en réalité pour nous un projectile qui vient défoncer les plafonds de nos maisons ! Madame la Présidente, je vous le demande, seriez vous heureuse si je venais avec ma famille ravager vos jardins, transformer vos pelouses en champs de bataille, et parsemer vos massifs floraux de nos pourtant si belles taupinières ? Non ? Alors de grâce, cessez de détruire nos habitations, en enjoignez les membres de votre association de respecter notre tranquillité, en faisant en sortes que leurs flèches terminent leur course dans les cibles, et uniquement dans celles-ci !! Je vous préviens aimablement que si ma demande venait à ne pas être prise en compte, j’envisagerai avec ma communauté une riposte cinglante : vous connaissez notre capacité à creuser des trous, des galeries et des tunnels … En un mot comme en cent : soit vos flèches vont dans les cibles, et pas à terre, soit votre terrain d'entrainement se transforme en une réplique de la bataille de Verdun après le pire pilonnage d’artillerie subi dans l’histoire de la Première Guerre ! Madame La présidente, je ne vous salue pas. René LATAUPE » Bien, tout le monde l’aura remarqué, l’animal semble particulièrement fâché … Essayons donc de respecter son souhait, et de limiter désormais les flèches qui s’égarent : il y va maintenant de la sauvegarde de notre terrain ! Allez, Monsieur LATAUPE, déstressez un peu, on va faire de notre mieux : et comme ont dit chez vos cousins africains qui se nourrissent de la même chose que vous : « Hakuna Matata ! »